En cette période inédite, nos mondes professionnels font face à des défis multiples, démultipliés et surtout dématérialisés.

Dans ce contexte COVID qui a ralenti, accéléré ou stoppé nos activités, comment faire le plein pour repartir sur des bases solides ?

Chez Bulles, nous croyons au pouvoir de la Coopération pour développer la Confiance au sein des Collectifs, 3C pour se donner un cap vers un monde professionnel en 3D : retrouver de la hauteur, un horizon et une vision pour œuvrer ensemble dans la bonne direction.

Gaston Berger disait au sujet de la prospective : voir loin, voir large, voir profond, penser à l’homme, prendre des risques.

Cette phrase résume à elle seule nos enjeux professionnels de demain pour avancer collectivement, courageusement.

Donner et trouver du sens collectivement, un enjeu majeur

Cet entre-temps troublant que nous vivons a des impacts sur notre rapport au travail et nos manières d’interagir au niveau individuel, collectif et organisationnel. Mais c’est aussi une opportunité : pour redéfinir en profondeur nos métiers, prioriser, se focaliser sur les activités essentielles et s’interroger sur ce qui fait sens.

Estelle Morin, docteure en psychologie et professeure en management, présente la notion de sens du travail autour de 3 dimensions :

  • La signification : le pourquoi du travail. Pourquoi menons-nous nos activités ?
  • La direction : le vers quoi du travail. Où souhaitons-nous aller ensemble ? Quelles sont les orientations/objectifs en lien avec la stratégie?
  • La cohérence : le comment du travail. Comment souhaitons-nous travailler ? Qu’est-ce qu’un travail de qualité au regard de la situation actuelle ? Comment faire concorder nos attentes personnelles et collectives avec le travail à accomplir ?

Ces dimensions sont des pistes pour construire en équipe le sens des actions à mener tout en tenant compte du cadre et du cap fixé par l’organisation. Et pour y arriver, voici 3 propositions de leviers à activer afin de créer les conditions nécessaires.

Levier n°1 : avoir le courage de cultiver la confiance

Dans cette période où règne un climat de méfiance générale, la confiance au travail est un enjeu majeur. Pourquoi ? Parce que la confiance est la base de la coopération, et la coopération une nécessité pour agir ensemble notamment dans des situations instables.

La confiance est « un sentiment de sérénité qui émane de la relation à un acteur sur qui l’on se repose dans une situation donnée en espérant qu’il prendra soin de nos intérêts » selon Laurent Karsenty, psychologue & docteur en ergonomie. Ainsi qui dit confiance dit : incertitude, risque, dépendance et vulnérabilité. C’est donc accepter l’imprévu, les failles, les faiblesses et les limites des autres. En bref, ne pas tout contrôler.

Au tout départ, une relation de confiance se décide puis elle se construit et se nourrit au fur et à mesure.

Développer la confiance, c’est s’appuyer sur des ressources personnelles (valeurs, compétences humaines et techniques, intentions claires) et s’accorder sur des engagements mutuels concrets (objectifs, attentes sur les résultats, mode de collaboration, dispositif de suivi et le respect de certaines règles). Aussi, cultiver la confiance, c’est valoriser et reconnaître concrètement les initiatives collectives pour que les personnes engagées puissent apprécier les bénéfices à coopérer et à travailler de concert.

La confiance nécessite donc une écoute et des échanges de qualité pour s’aligner. Chez Bulles, nous pensons que de décider de créer les espaces nécessaires au développement de la confiance est un acte courageux.

Levier n°2 : créer des liens par le partage

Le travail à distance et la règle de distanciation physique rend le maintien du collectif plus difficile. Les possibilités de communiquer, de travailler ensemble ou d’échanger de façon informelle sont limitées. Les réalités de travail et les vécus individuels dans ces conditions sont différents d’une personne à une autre.

Bernard Rimé, psychologue social, a étudié le « partage social » : c’est-à-dire le partage d’émotions avec un interlocuteur n’étant pas à l’origine de l’émotion. Face à des événements vécus de façon « négative », nous éprouvons souvent le besoin de parler. Une croyance répandue voudrait que le simple fait de « se décharger » soit bénéfique. D’après ses recherches, le fait de parler aurait surtout une fonction sociale

Ainsi, le fait d’évoquer son vécu n’aurait pas d’effets directs mais des bénéfices indirects : développer la relation et le lien social ; obtenir de la chaleur humaine et de la compréhension ; revaloriser son estime de soi ; réévaluer la situation ; envisager d’autres perspectives.

Partager son ressenti est un levier de lien social impactant aux bénéfices souvent sous-estimés.
Pour y parvenir, le vocabulaire de la Communication Non-Violente est un vivier de mots clés pour s’exprimer de manière précise, sans faire porter la responsabilité de son état à une autre personne. Partager ce que je ressens ici et maintenant pour le lier à mon ou mes besoins et ainsi agir de manière cohérente et compréhensible pour les autres.

Et vous, comment vous sentez-vous aujourd’hui ? De quoi avez-vous besoin en ce moment ?

Levier n°3 : favoriser la coopération par l’intelligence collective

La situation actuelle pousse à remettre à plat les manières de faire (process, règles, normes de travail…).
Et pour cela : la coopération est clé.

Alors qu’entend-on par coopération ?

  • Pour Christophe Dejours, psychiatre et professeur en psychodynamique du travail, la coopération « c’est la volonté des personnes de travailler ensemble et de surmonter collectivement les contradictions du travail ».
  • Yves Clot, professeur en psychologie du travail, parle lui de « coopération conflictuelle » instituée dans des espaces d’échanges permettant de débattre sur les critères d’un travail bien fait.
  • Eloi Laurent, économiste, insiste sur le fait que la coopération « est un processus de partage et d’élaboration des connaissances communes ».

Face à tous les changements induits par cette crise, coopérer permet surtout de mobiliser l’intelligence collective pour construire ensemble les nouvelles règles et façons de travailler. Il s’agit de délibérer sur le travail réel qui comprend les difficultés et les échecs, mais aussi sur les opinions et propositions de chacun·e pour améliorer l’organisation. En retour, ce processus favorise le développement de la confiance. C’est un cercle vertueux !

Cette coopération peut se faire entre pairs, autour du métier et des projets mais aussi entre les différents niveaux hiérarchiques afin de prendre des décisions fondées sur la compétence et l’expérience.

➥ La clé pour les développer : créer des espaces-temps sur mesure

Mettre en place des espaces d’échanges sur le travail concret est un moyen de développer la confiance, le collectif et la coopération.

Ces temps partagés renforcent les ressources individuelles, collectives et organisationnelles.

  • Au niveau individuel : pour prendre du recul, revisiter ou développer ses propres pratiques
  • Au niveau collectif : pour renforcer les liens, mobiliser l’intelligence collective et transformer les situations de travail ensemble
  • Au niveau organisationnel : pour interroger les règles, les manières de travailler ou les critères d’un travail de qualité.

Des espaces d’échanges : 

# Avec son équipe pour s’appuyer sur les retours de celles et ceux qui sont sur le terrain, co-créer sur certains points et expliquer le sens des décisions prises. Cela peut être l’occasion de faire un bilan : qu’est-ce qui fonctionne dans ce mode de travail à distance ? Quelles sont les pratiques, les réunions ou les projets que l’on garde, cesse ou développe ?

# Avec sa hiérarchie pour remonter la réalité du terrain et co-constuire des pistes d’action. Quelles sont les situations rencontrées ? Quels sont les moyens qu’il est possible de fournir ? Comment les mettre en place ?

# Entre responsable d’une équipe pour faire part d’interrogations, partager des bonnes pratiques et identifier des axes de changement : Quelles informations fournir aux membres de mon équipe ? Jusqu’à quel niveau ? Comment rassurer sans donner de faux espoirs ? Comment assurer le bon niveau de suivi de l’activité sans se surcharger ? Comment manager à distance ?

Dans cette situation, la / le responsable devra faire preuve de leadership : mettre en œuvre par ses capacités de leader un processus permettant de mobiliser avec justesse les ressources individuelles, collectives et organisationnelles pour amener son équipe vers un objectif commun, qui fait sens.

Cela peut sembler chronophage en plus de l’activité opérationnelle à assurer. C’est la raison pour laquelle le dialogue doit absolument aboutir à de l’action. Que convient-il de faire suite à nos échanges ?

Ces espaces-temps sont aussi des occasions de développer ses compétences émotionnelles et relationnelles. Cette situation inédite demande plus que jamais de mobiliser sa capacité à identifier, comprendre, exprimer ses émotions et celles des autres.

Enfin, soyons conscients que cette situation particulière peut être un accélérateur de Risques Psycho-Sociaux. Chez Bulles, nous invitons à développer les Ressources Psycho-Sociales. La santé mentale au travail n’est pas l’absence de maladie, c’est avoir la capacité à pouvoir agir, sur soi-même et sur son milieu. C’est la possibilité de pouvoir être à la fois créatif·ve et efficace, de dialoguer sur les critères d’un travail bien fait et d’agir pour pouvoir se reconnaître et trouver du sens.

Alors êtes-vous prêt à prendre un temps de pause au stand pour faire plein et relever ensemble les défis ?

Bonne aventure humaine, et surtout n’oubliez pas de prendre du plaisir au travail.

Cécile & Sophie PETIT

PS : la première bonne nouvelle, c’est qu’au pire : ça marche. La deuxième, c’est que vous n’êtes pas seul.e à faire face à cette situation. La troisième, c’est que si vous avez besoin d’aide, nous sommes là pour ça !

Chez Bulles, nous sommes 2 sœurs engagées pour un monde professionnel harmonieux et souhaitable.

Nous accompagnons des personnes et des collectifs engagés en créant des espaces-temps sur mesure pour faciliter le dialogue et la coopération. Nous mettons en place les conditions favorables à l’expression de chacun·e. en nous appuyant sur des techniques d’animation et des connaissances solides en psychologie du travail. Nous sommes convaincues que ces temps permettent de construire de véritables leviers d’action sur les sujets essentiels.

Vous souhaitez en savoir plus : www.bulles.ooo
Vous avez envie d’échanger sur ces sujets : hello@bulles.ooo